Légalisation du cannabis : une patate chaude pour Québec?

Juin 2017

De toute évidence, la légalisation de la vente, ainsi que de l’usage récréatif du cannabis est un sujet qui polarise l’opinion publique. Il suscite autant d’enthousiasme que de craintes comme l’a démontré un récent sondage de CBC/Radio-Canada alors que 56 % des Québécois se disent inquiets face à l’éventuelle légalisation.

Il est donc normal que la tension soit palpable entre Ottawa et Québec. En effet, alors que le fédéral semble déterminé à aller de l’avant, et ce, rapidement, à Québec, on se serait bien passé de cette patate chaude en pleine période préélectorale.

Rappelons qu’en avril dernier, le gouvernement fédéral a tenu sa promesse électorale de 2015 et a déposé un projet de loi visant à légaliser l’usage du cannabis à des fins récréatives. S’il est adopté tel quel, les provinces auraient jusqu’en juillet 2018 pour s’acquitter de leurs responsabilités, dont la mise en place d’un réseau de distribution et de vente de cannabis sur leur territoire.

Le gouvernement du Québec a donc mis sur pied un comité ministériel chargé de le conseiller sur la démarche à adopter. Après la tenue de trois rencontres à huit clos, ce n’est qu’au début du mois de juin que la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, a fait connaître la démarche qu’entend suivre le gouvernement du Québec.

Ainsi, un forum réunissant des experts de différents horizons (principalement celui de la santé publique) a eut lieu les 19 et 20 juin 2017. La ministre Charlebois espère ainsi arriver à dégager rapidement des pistes de solutions qui seront ensuite soumises à la population afin de permettre à tous de s’exprimer. Par la suite, des consultations auront lieux dans certaines régions du Québec de la fin août à la mi-septembre et, parallèlement, une consultation en ligne s’effectuera sur le site Internet dédié à cet effet.

À l’ADA, nous sommes persuadés que le secteur du détail alimentaire est un réseau de commercialisation que le gouvernement se devrait d’étudier davantage. En effet, les détaillants en alimentation sont déjà habitués de mettre en marché des produits nécessitant un cadre réglementaire serré, notamment en matière de vente de substances proscrites aux personnes d’âge mineur et des normes applicables aux points de vente (affichage adéquat, entreposage, etc.)

C’est pourquoi nous rappelons au gouvernement notre souhait de travailler de concert avec lui afin d’établir une stratégie de mise en marché ordonnée, respectant les nombreux impératifs de santé publique sous-jacents dans le contexte québécois.

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