Bob le livreur de Labatt

Septembre 2015

Labatt a dévoilé une application pour téléphones intelligents permettant aux consommateurs de commander de la bière. Intitulée « Bob le livreur », elle sert d’intermédiaire entre les consommateurs et des détaillants participants dans un secteur donné. Au moment d’écrire ces lignes, l’application était testée chez cinq détaillants situés à Montréal et ses environs.

Pour procéder à une commande, le client doit choisir parmi une sélection de produits distribués par Labatt et doit indiquer son emplacement géographique ou doit autoriser son téléphone intelligent à le localiser. Par la suite, les détaillants situés dans le secteur où se trouve le client sont avisés de la commande du client (via leur tablette numérique) et doivent proposer un prix à ce dernier. Le client peut ainsi recevoir plus d’une offre et choisir celle qu’il préfère. Lorsqu’acceptée, la commande doit être livrée en moins d’une heure. Pour l’instant la livraison est gratuite, mais lorsque la phase de test sera terminée, des frais de livraison de moins de 10 $ seront appliqués.

Dans un secteur où la concurrence est très vive, l’apport technologique devient un outil essentiel au développement des affaires. Ainsi, Labatt mise sur la livraison, un outil que de nombreux détaillants utilisent judicieusement, pour simplifier la vie des clients. Mais comme la fonction primaire de l’application est de diriger les ventes chez un détaillant participant plutôt qu’un autre, cela risque de générer du mécontentement. Les détaillants participants au programme « Bob le livreur » de Labatt pourraient avoir un avantage concurrentiel. Labatt aurait donc le loisir de décider quels détaillants pourront faire partie du programme selon les critères qu’ils voudront bien retenir.

Jusqu’à présent, il semble que ce soit la présence d’un service de livraison efficace qui prime. Toutefois, rien n’indique qu’à terme, ce sera toujours le cas. Bien que le projet de Labatt respecte apparemment la réglementation, la situation devra être suivie de près par la Régie des alcools et des jeux puisqu’il est risqué de permettre à un brasseur de diriger ainsi les ventes.

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