Le suremballage : mythe ou réalité?

Août 2018

Au cours des dernières semaines, les médias ont fait de nombreux reportages sur les emballages dans le domaine de l’alimentation. Ce débat s’inscrit dans un contexte plus général de remise en question de l’utilisation des plastiques dans nos vies. Les dirigeants du G7 ont même adopté une « charte du plastique » visant une réduction à l’échelle mondiale. À Montréal, une première « plastic attack » a été organisée le 6 mai devant un commerce d’alimentation pour interpeler et inviter les clients à diminuer leur consommation de plastique en déballant leurs achats.

L’ADA suit l’affaire de près, notamment parce que les normes de salubrité imposées à notre industrie sont souvent méconnues de la population. En effet, peu de gens savent que le détaillant peut être tenu responsable en cas d’intoxication lorsqu’un contenant est non ou mal aseptisé. De plus, l’emballage de certains fruits et légumes (ex. : zucchinis, poivrons, etc.) permet de conserver les produits plus longtemps ou tout simplement d’éviter des pertes causées par l’oxydation ou la palpation qui abîme le produit plus rapidement. Est-il préférable de gaspiller des aliments ou de l’emballage? La question se pose à plusieurs niveaux.

Les détaillants en alimentation ne sont pas déconnectés de la société et n’hésitent pas à déployer des efforts en magasin pour réduire la consommation énergétique, la gestion des matières résiduelles ou encore minimiser les pertes alimentaires. Nous avons la conviction que cette question doit faire partie d’une réflexion globale sur les usages du plastique ou leurs alternatives. De fait, on a interdit les sacs de plastique de moins de 50 microns, la Ville de Montréal évoque désormais une interdiction complète du plastique (bouteilles d’eau, articles à usage unique, etc.). C’est pourquoi nous avons sollicité nos partenaires d’affaires et les autorités pour mener une consultation sur cet enjeu important pour les détaillants en alimentation, qui sont directement concernés par le sujet. Avant d’entériner des décisions à l’échelle des différentes municipalités ou au niveau provincial, il serait souhaitable que les alternatives au plastique répondent aux critères suivants : des solutions réellement écologiques, abordables financièrement et disponibles à court ou moyen terme.

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