Mise en marché des alcools du Québec : les détaillants souhaitent en faire plus!

Septembre 2015

La Commission de révision permanente des programmes a déposé un rapport recommandant, entre autres, l’abolition de la SAQ. Évidemment, le sujet a fait couler beaucoup d’encre et a permis de relancer le débat sur la mise en marché des alcools au Québec.

À l’ADA, cela fait longtemps que nous souhaitions une simplification de la mise en marché des alcools au Québec. Les consommateurs, l’État et les détaillants gagneraient à ce que la mise en marché des alcools soit plus ouverte, mais sans remettre en question l’ensemble du modèle québécois. Nous sommes persuadés que l’État devrait permettre aux détaillants en alimentation de jouer un rôle accru, notamment en ayant le droit de vendre les alcools artisanaux produits ici.

Le réseau privé de vente d’alcool au détail possède des atouts considérables dont pourraient bénéficier les producteurs, les consommateurs et l’État. Il s’agit d’un secteur d’activité très concurrentiel, composé de plus de 8 000 points de vente répartis un peu partout sur le territoire du Québec. Notre réseau a les atouts nécessaires pour répondre aux besoins des consommateurs. Les détaillants offrent des expériences de magasinage diversifiées pouvant répondre aux différents besoins des consommateurs.

La place de nos alcools québécois est avec les autres produits de notre terroir, et ceci, afin qu’ils puissent bénéficier de maillages en ventes croisées dans les commerces qui leur conviennent. Cela aiderait grandement les producteurs d’alcools du Québec dont la grande majorité ne dispose pas d’accès à un réseau de vente adéquat pour développer leur entreprise. Certains agitent les épouvantails en disant que les producteurs ne savent pas dans quoi ils s’embarquent avec le réseau de détail. À ce sujet, nous aimerions simplement souligner que les microbrasseries ont accès au réseau du détail en vente directe et s’en tirent avantageusement bien, comparativement à la majorité des vignerons. Pour que ces derniers puissent aussi en profiter, encore faudrait-il que le législateur permette aux producteurs de vins de s’entendre de gré à gré avec les détaillants. Par contre, si l’idée est d’aboutir à un modèle d’ouverture à l’ontarienne, où l’État peut diriger les volumes d’affaires, aussi bien ne rien changer au système actuel.

Bien que le dossier ait progressé dans la dernière année, nous attendons toujours le dépôt du projet de loi. Selon les rumeurs, cela ne devrait pas tarder. Disons simplement que la présence de vins du Québec sur les tablettes des épiceries ferait un très beau cadeau de Noël, tant pour les consommateurs et les producteurs que pour les détaillants.

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